La France, où un nouveau foyer épidémique a été signalé mercredi 6 mars, se classe au dixième rang des plus fortes augmentations de cas entre 2017 et 2018.
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Séance de vaccination contre la rougeole, près de Manille, le 16 février. NOEL CELIS / AFP
A l’heure où des instances internationales comme l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Unicef s’inquiètent de la flambée de rougeole sur la planète, un nouveau foyer épidémique a été signalé en France, mercredi 6 mars, par Santé publique France. Les treize cas (sept suspects, six confirmés), recensés dans une école maternelle et primaire du Var, sont particuliers par la façon dont ils ont été repérés. Leur découverte est en effet le fruit d’une recherche active des autorités sanitaires à partir d’un cas détecté au Costa Rica.
Fin février, un petit garçon de 5 ans, en vacances dans ce pays d’Amérique centrale, a été hospitalisé sur place. Non vacciné, il a été un temps placé en quarantaine ainsi que sa famille. L’affaire est passée d’autant moins inaperçue localement que le Costa Rica était indemne de rougeole depuis plusieurs années : le dernier cas autochtone remontait à 2006, le dernier importé à 2014.
« A partir du cas de cet enfant, les équipes de l’Agence régionale de santé et de la cellule interrégionale d’épidémiologie ont mené l’enquête, et en quelque sorte “rembobiné la pelote” », explique Denise Antona, médecin épidémiologiste à Santé publique France. Il a fallu contacter la directrice de l’école, puis par son intermédiaire toutes les familles des élèves, ce qui n’a pas été simple pendant cette période de vacances. »
Cinq foyers en France
Sur les treize personnes de ce foyer épidémique varois, une seule était correctement vaccinée. D’autres cas secondaires peuvent encore apparaître, la période de contagion de la rougeole s’étendant sur une dizaine de jours : elle commence cinq jours avant l’éruption et dure jusqu’à cinq jours après son début. Pour la personne contaminée, existe alors une période de quatorze jours d’incubation avant de déclarer à son tour la maladie.
Le foyer épidémique varois n’est pas isolé : quatre autres sont actifs en France, un symptôme de la défiance actuelle envers la vaccination – devenue obligatoire pour la rougeole depuis janvier 2018. Au total, 288 cas ont été recensés dans le pays depuis le 1er janvier 2019 ; 90 % étaient non ou mal vaccinés.
Si notre pays surveille quasiment en temps réel cette maladie infectieuse, que les médecins ont l’obligation de déclarer sans délai depuis 2005, les chiffres restent sous-estimés. « L’exhaustivité est d’environ 50 %, ce qui veut dire que la moitié des cas ne sont pas déclarés », souligne Denise Antona. Une sous-évaluation notable, mais sans doute bien moindre que dans beaucoup de pays, dotés de systèmes de santé et de surveillance épidémiologique moins performants que le nôtre.
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