Six professeurs en pédiatrie et en obstétrique, dans une tribune au « Monde », plaident pour le maintien des trois types de maternité mais appellent à s’interroger sur celles qui réalisent un très petit nombre d’accouchements, en particulier en zone rurale.
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Tribune. Dans notre pays, les soins en périnatalité sont organisés en réseaux de professionnels. Cela a plusieurs avantages : harmonisation des pratiques, discussion multidisciplinaire des prises en charge et, surtout, orientation des mères et/ou des nouveau-nés dans les maternités et services de néonatologie adaptés à leur problématique médicale. Dans chaque réseau, plusieurs niveaux de soins sont définis pour les maternités : celles dites de type 1, parmi lesquelles on observe les structures de plus petite taille, ne comportent pas d’unités d’hospitalisation pour les nouveau-nés malades.
Elles ont donc surtout vocation d’assumer des grossesses dites à bas risque médical pour la mère et le nouveau-né. En 2016, elles étaient 217 et assuraient 22,5 % des naissances. Celles de type 2 comportent une unité de soins néonatals et peuvent donc prendre en charge des situations à risque intermédiaire : c’est le cas, par exemple, des soins pour un nouveau-né prématuré de huit mois, sans a priori de risque vital. Elles étaient au nombre de 228 en 2016 et assuraient 49,7 % des naissances. Enfin, les établissements de type 3 (67 en 2016, et 27,8 % des naissances) bénéficient d’unité de réanimation néonatale et ont donc vocation à prendre en charge les situations à haut risque médical.
Cette organisation en réseau, à l’image de celle mise en place dans les années 1970 au Canada, existe en France depuis la fin des années 1990. Elle implique des transferts des mères avant la naissance afin que la surveillance de l’accouchement et la prise en charge du couple mère-bébé soient faites de la façon la plus sécurisée possible. Cette communication entre les établissements est à la base de ce fonctionnement en réseau. Régulièrement, des débats, parfois passionnels, existent sur le maintien de certaines structures et en particulier des maternités de type 1, lorsqu’elles sont de petite taille. En 2016, 60 établissements effectuaient moins de 500 accouchements (dont 25 moins de 300 et 35 entre 400 et 499), et 151 entre 500 et 999 accouchements.
Une situation de plus en plus complexe
En 2019, les maternités de type 1 ont-elles leur place dans le paysage périnatal ? La réponse des professionnels de périnatalité signant cette tribune est clairement oui. Les maternités de types 2 et 3 ne pourraient pas absorber la totalité des accouchements à bas risque, qui restent la majorité des naissances. Mais il y a une nuance : comme tout établissement de santé, ces maternités doivent être accréditées. La qualité et, surtout, la sécurité des soins qui y sont dispensés doivent être garanties. Sinon, la question de leur pérennité peut se discuter. Le débat n’est finalement pas autour des maternités de type 1. Il est plutôt de discuter, souvent au cas par cas, du maintien ou non des structures avec une faible activité qui sont plus exposées à des difficultés de fonctionnement, et c’est là que le problème se complexifie.
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